Bandit
Présentation
D’une conception ultra moderne, le quatre cylindres en ligne 656 cm3 16 soupapes de la nouvelle GSF650 Bandit bénéficie d’une injection électronique double papillon idéalement calibrée pour conjuguer puissance et couple, deux valeurs respectivement en hausse de 85 ch et de 6,3 mkg. De quoi renforcer à la fois la souplesse et la vigueur des reprises à tous les régimes tout en diminuant la consommation et les rejets polluants. Désormais équipée d’un pot d’échappement catalytique, la nouvelle GSF650 Bandit va au-delà des futures normes Euro III.
La nouvelle GSF650 reprend la silhouette de sa devancière tout en peaufinant certains détails. Le cadre double berceau dernière génération bénéficie de tubes inférieurs de plus gros diamètre et voit sa rigidité en torsion augmenter de 10%. Plus étroit, le nouveau moteur a permis d’affiner l’avant de la selle qui est toujours réglable en hauteur sur 20 mm. De quoi procurer, grâce au guidon également réglable sur 10 mm, une position de conduite à même de convenir à tous les gabarits. Encore plus efficace mais toujours aussi abordable, la nouvelle Bandit ne néglige pas pour autant les aspects pratiques en offrant un emplacement pour un U sous la selle et une béquille centrale montée de série.
.Essai par moto station
Il y a de ces motos qui sont installées depuis si longtemps sur le marché qu'on en oublierait presque ce qu'elles représentent. La Suzuki GSF 750 Bandit est de cette veine là. Cherchez bien, il y a forcément une personne de votre entourage qui possède ou a possédé une Bandit, et/ou vous avez certainement échangé des propos avec un propriétaire de Bandit, ou alors ça ne saurait tarder. Eh oui, le marché est toujours constitué de modèles phares, et la Bandit en fait incontestablement partie depuis 1996... Treize ans déjà d'une longévité tout aussi exceptionnelle que sa popularité chez nous alors que le concept même n'a pas pris une ride : un moteur performant dans une partie cycle classique pour tout faire, ou presque. Après l'introduction d'un tout nouveau modèle en 2007 (doté d'un moteur refroidi par eau), la Bandit GSF 650 reçoit un léger restylage pour 2009, histoire de ne pas se laisser distancer par une concurrence sévère et de rester la Suzuki la plus vendue en France. Voyons cela.
Le Face Lift (comme on l'appelle chez les importateurs) est constitué de petits rien... qui changent tout. Une nouvelle optique spécifique, mais finalement très tendance – et qui a déjà fait réagir sur le forum Moto-Station -, un tableau de bord modernisé avec indicateur de rapport engagé et divers aménagements opérés à moindre coût. Et ça fonctionne plutôt bien. Fred, qui roule en Honda CB Seven Fifty, déclare au sujet de la nouvelle Suzuki : "En passant devant, je ne l'ai pas reconnue... Avec le nouveau feu arrière et le nouveau phare, elle donne l'illusion d'une nouvelle moto". Mission accomplie, monsieur Suzuki.
- - Toujours la reine du "Value For Money"
Les changements esthétiques ne modifient pas pour autant la fiche technique. La Bandit reste ce roadster basique, presque bourgeois tel qu'on le connaît depuis 2007 après son passage au moteur refroidi par eau. La moto a pris alors quelques kilos, une poignée de chevaux et un embonpoint de moyenne cylindrée supérieure. Et cela se ressent quant on en prend les commandes. Avec 215 kilos à sec et bien plus d'acier que la plupart de ses concurrentes, la Bandit nécessite une attention soutenue au premier contact. Certes, sa selle réglable en hauteur (sur 20 mm) et son guidon ajustable en profondeur (sur 10 mm seulement) permettent de l'adapter au plus grand nombre, mais les pilotes de moins d'un mètre soixante cinq la trouveront sans doute un rien volumineuse. En revanche, les gabarits moyens ou supérieurs seront à leur aise. Initialisation du tableau de bord, mise en route de l'injection, pression sur le bouton start et réveil du moteur. Sa sonorité est feutrée, pas aussi métallique que celle des sportives de la marque. L'embrayage à commande hydraulique présente un maniement impeccable et une bonne constance dans le trafic. C'est un gage de tranquillité au quotidien.
- - Pas très sexy mais efficace
La sérénité, c'est bien d'ailleurs ce que l'on ressent à bord. La Bandit se pilote intuitivement. Le profil très arrondi du pneu avant conçu pour elle (un Bridgestone BT11) ne gâche en rien son agilité à basse vitesse. Les commandes sont douces et la boîte rapide au verrouillage. Pas aussi douce de fonctionnement que celle de la Honda CBF par exemple, mais l'agrément est tout à fait satisfaisant.
Notre moto d'emprunt était "sortie de caisse" et affichait moins de 5 kilomètres au départ de l'essai. La chaîne de transmission était légèrement trop tendue, ce qui amplifiait quelque peu l'à-coup ressenti lors de la fermeture de l'accélérateur. La réponse du moteur relève de l'instantané. Le remplissage est optimisé, toute génération de Bandit confondue. Sa montée en cylindrée (+ 56 cm3) et la modernisation de la mécanique ont profité à l'agrément général. Ceux qui n'ont connu que le premier modèle – en 1996, avec son moteur air/huile de GSX-R creux et explosif - seraient fort étonnés par la sensation de couple disponible à mi-régime sur cette génération "liquide". La Bandit 2007 (techniquement identique à ce modèle 2009) est capable de doubler en côte en duo dès les mi-régimes... Bien rodée, elle présente une légère crête de puissance à 19 000 tr/min et accepte d'allonger sa course sans trop baisser les bras jusqu'au début de la zone rouge, soit 12 500 tr/min. Au final, le quatre cylindre s'exprime dans une linéarité et une disponibilité de tous les instants ; pas très sexy mais efficace.
- - Croiser sereinement
Sa mécanique facile permet à la Bandit une réelle polyvalence d'utilisation. Souple en ville pour évoluer sans toucher au sélecteur, rempli à mi-régime pour doubler en sécurité sur les rapports intermédiaires, ce quatre cylindres tourne aussi suffisamment bas sur autoroute (moins de 6 200 tr/min à un gros 130 km/h compteur) pour permettre de croiser sereinement. Le confort à bord se montre alors suffisant. La selle est moelleuse et les suspensions progressives, à défaut d'effacer les gros chocs. Le freinage est du même acabit. Suzuki a doté sa Bandit d'étriers à quatre pistons en raison du poids à la hausse. Là encore, l'agrément est suffisant même si le feeling ne se rapproche pas des standards sportifs. Mais après tout, on ne peut pas demander l'impossible à la Bandit compte tenu de son prix de vente. En usage rapide justement, celle-là perd inévitablement en précision si l'on insiste sur les changements d'angle. De même, elle se montre plus pataude à piloter que bien des moyennes cylindrées, disons plus modernes (Suzuki Gladius ou Yamaha XJ6 par exemple). Quoi qu'il en soit, la sécurité reste toujours au rendez-vous. Et ce, même si le grip et le profil des pneus favorisent davantage le confort et le kilométrage que les performances. Pas de quoi fouetter un chat. On regrettera malgré tout l'absence de l'option ABS sur cette version Naked, destinée à tirer les prix vers le bas. C'est malgré tout dommage pour cette moto, disponible en 34 chevaux, vouée à former de nombreux débutants.
- - bilan : Une moto neuve pour le prix d'une occasion
Au final, la Suzuki Bandit 2008 rempile dans son rôle de roadster basique, dont l'allure est juste modernisée. Elle reste une moto polyvalente, capable de vous emmener au boulot, en balade le week-end, voire sur la route des vacances si le cœur vous en dit. Elle s'apprécie pour son côté "facile à vivre", mais également pour certains aspects pratiques qui deviennent presque un luxe aujourd'hui. Ainsi, la Bandit propose toujours une béquille centrale de série, des crochets pour arrimer un sac sur la selle, un tableau de bord complet avec horloge et jauge à essence, un accueil décent pour le passager, bref tous ces petits "à côtés" qui facilitent le quotidien sans en avoir l'air. Quel dommage simplement que l'espace sous la selle ait diminué au fil des millésimes. Vendue 5 799 € (au 03/05/09, hors période de promo), cette moto constitue encore et toujours une bonne affaire.
source motostation