CB 1000r

 

Présentation

    La CB1000R est donc la réponse de Honda aux Z 1000, FZ1, Speed Triple 1050 ou 990 Super Duke. Style agressif, solutions techniques nouvelles pour un constructeur japonais : échappée d'un bureau de style italien, la CB1000R est un roadster résolument étudié pour l'Europe. Angles vifs, lignes tendues, formes polygonales, tout oriente le regard vers l'avant, conférant à la moto un aspect musclé que ne renierait pas un roadster européen.

 

Points forts

 

    Moteur 4 cylindres en ligne alimenté par une injection électronique Honda PGM-FI. Même moteur de 998cm3 que la CBR1000RR 2007, modifié pour utiliser la puissance et le couple à bas et moyen régime au profit des accélérations.

Cartographie d’allumage et d’injection indépendante pour chaque cylindre.

Couvre culasse et carters d’alternateur en magnésium.

Embrayage à commande hydraulique léger et progressif pouvant être relâché avant 2000 tr/min sans risque de caler le moteur grâce à l’optimisation du couple à bas régime.

Nouveau guidon en aluminium avec traitement de surface or.

Cadre en aluminium moulé type monobackbone moulé par gravité.

Fourche inversée de diamètre 43 mm, entièrement réglable avec traitement de surface or.

Monobras oscillant Pro-Arm en aluminium.

Echappement angulaire bas (HECS3) en acier inoxydable avec catalyseur placé sous l’axe du bras oscillant afin d’abaisser le centre de gravité.

Jantes, 4 branches de 17 pouces en aluminium, équipées de pneus radiaux hautes performances.

Etriers radiaux identiques à ceux utilisés sur la nouvelle CBR1000RR (pistons en aluminium chromés légers et plus résistants).

Version avec freinage CBS/ABS disposant d’étriers 3 pistons pour une maîtrise optimale dans toutes les conditions.

Instrumentation digitale compacte avec écran LCD à 3 sections (compte tours multisegment, rétro éclairage bleu et routine d’allumage et d’extinction).

Système anti-démarrage Honda HISS.

Feu arrière à diodes.

Optique avant triangulaire à multireflecteur.

Nouveau feu de position à diodes

Nouveau coloris tricolore avec jantes or qui met l’accent sur le caractère sportif de la machine

Large gamme d’accessoires Honda disponible pour personnaliser aisément son véhicule

 

Essai par moto station

 

-                    - Un roadster compact et ramassé

 

    Si la CB1000R prend évidemment la suite de la cb900f, c'est une moto totalement nouvelle que Honda a présenté lors du Salon de Milan. Comme sa devancière, elle utilise le moteur de la CBR1000RR Fireblade 2007 et emprunte la coque arrière, le pot d'échappement et la fourche à la Fireblade du moment. Pour le reste, tout est nouveau, à commencer par ce qui sera sans aucun doute LA signature visuelle de cette moto : son monobras et sa jante arrière à 4 branches. Honda est le premier constructeur japonais à proposer un roadster équipé d'un monobras, rappelant ainsi les Ducati Monster et autres Triumph Speed Triple, excusez du peu. Quant à elle, l'apparence compacte de cette CB1000R se confirme une fois en selle. Certes, la selle reste assez haute (828 mm), mais son dessin très étroit sur l'avant ne m'empêche pas de poser un pied à plat du "haut" de mon 1,68 m. Un bon point en ville quand il faut tenir la moto au feu. Et des feux, notre point de départ n'en manque pas. C'est en effet dans la circulation milanaise que se feront les premiers kilomètres, ce qui permet de rapidement juger la maniabilité en milieu urbain. Peu basculé sur l'avant, avec les jambes raisonnablement pliées, on se faufile naturellement dans le trafic en profitant d'un rayon de braquage raisonnable (voir la partie "À retenir"). Bien que facilement réglables, les rétroviseurs renvoient plus l'image des coudes que de la route pour être utiles, à moins de plaquer le bras contre le torse... La faute à une tige trop courte car le miroir est assez grand et les vibrations très peu présentes. En baissant la tête, les yeux se posent immédiatement sur le nouveau bloc compteur entièrement numérique et ne peuvent manquer le compte-tours. Placé à l'horizontale, il n'est pas sans rappeler celui qui équipait les VTR 1000 SP et se montre très lisible. Dans la partie inférieure gauche, la vitesse s'affiche en gros caractères mais il faut quitter la route des yeux quelques secondes, dommage. Comme sur la Fireblade, aucun indicateur de rapport engagé n'est présent, mais la CB1000R s'en passe volontiers.

 

-                  - Un moteur gorgé de caractère


    Très souple, le quatre cylindres repart sous les 2 000 tr/min et permet de ne pas trop solliciter la boîte de vitesses. Rapide et se verrouillant bien, cette dernière est un peu bruyante, un défaut qui devrait disparaître une fois le rodage terminé, notre modèle d'essai totalisant à peine 700 km. Contrairement à celui de la CBR1000RR, l'embrayage est ici hydraulique et se montre particulièrement souple tant qu'on ne cherche pas trop le point de patinage. Une fois sorti de la ville, il suffit de légèrement tourner la poignée droite pour réveiller la bête. Affichant désormais une puissance de 125 chevaux (à comparer aux 172 chevaux de la Fireblade 2007), le moteur n'en est pas pour autant assagi. Discret et civilisé à bas régime, il se réveille dès que le bargraphe du compte-tours atteint les 5 000 tr/min. On prend alors conscience du travail effectué par Honda pour offrir tout son caractère à cette moto pensée comme un "Street Fighter radical". Sans avoir la violence d'un twin, le 4 cylindres Honda propulse la CB1000R avec une puissance qui ne s'essouffle jamais et n'est pas sans rappeler ce qui se fait outre-Manche, ni plus ni moins ! Seule la coupure d'allumage à 11 000 tr/min intervenant assez vite sur les premiers rapports peut surprendre. Mais sur les deux derniers rapports, bien peu iront titiller les 10 500 tr/min de la zone rouge, ou alors sur une portion d'autoroute pour laquelle la CB1000R n'a pas été conçue, le bloc compteur peinant à dévier l'air au delà des 120 km/h. Assurément, la machine promet de rehausser très sensiblement le niveau de sa devancière, s'exprimant avec bien du talent dans les relances sur les routes étroites bordant le lac de Côme, grâce à son bouillant moteur mais aussi son étonnante partie-cycle.

 

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                      -  Une agilité de 600 cm3 avec la rigueur d'une sportive

 

    "Viroleuses" à souhait, les petites routes de notre essai comptent assurément parmi les terrains de jeu favoris de cette CB1000R. L'impression de gabarit de 600 cm3 ressenti en ville se confirme quand il faut inscrire la moto en courbe. Malgré un guidon relativement étroit, il suffit d'une légère poussée sur une de ses branches pour que la CB1000R plonge et se verrouille sur la trajectoire désirée, mettant immédiatement en confiance, quelle que soit l'allure. Empruntée à la CBR1000RR 2008, la fourche est un modèle de rigueur en courbe : la CB1000R ne bouge pas et permet même des corrections de trajectoire si le virage se referme. Contrepartie de l'héritage sportif des suspensions, l'amortissement des petits chocs est quasi inexistant, ménageant peu le pilote sur mauvais revêtement. Fort heureusement, les possibilités de réglages de l'amortisseur et de la fourche laissent à chacun le choix d'adapter le tout à sa conduite. Rassurante en courbe, la CB1000R l'est aussi au freinage. Les étriers avant radiaux mordant deux disques de 310 mm de diamètre offrent une puissance et une progressivité qu'il semble difficile de prendre en défaut. Le frein arrière manque par contre de progressivité. Si le grand disque de 256 mm associé à un étrier à deux pistons se montre puissant, il l'est sans doute un peu trop au vu des blocages parfois occasionnés. Notez d'ailleurs que Honda proposera dès le mois d'août une version à freinage couplé ABS-Dual CBS de sa CB1000R, cette dernière troquant les étriers radiaux à 4 pistons contre des étriers conventionnels à trois pistons. Le bras oscillant classique a été préféré au monobras par Honda sur ses modèles sportifs pour son efficacité supérieure en utilisation extrême (beaucoup se souviennent de la mythique RC45) et n'était plus utilisé que sur la VFR. La CB1000R marque le retour du monobras en aluminium, et nous n'avons pas pu le mettre en défaut, même si la qualité du réseau routier secondaire italien et la météo ne nous ont pas permis de pousser le châssis dans ses derniers retranchements.

 

 

-                    - CB1000R : Le fun pour remplacer la puissance brute

 

    Même sur des routes où les virages aveugles incitent à la prudence, la CB1000R ne mise pas sur les performances brutes pour promettre un comportement dynamique de haut vol. Son moteur n'y est pas pour rien. Alors qu'on s'attend à devoir rester dans le haut du compte-tours pour profiter de sa puissance, c'est entre 5 000 et 9 000 tr/min qu'il délivre le plus de sensations, autorisant par là même des dépassements sans jouer du sélecteur ou d'enrouler même à allure soutenue. Ainsi, ce qui surprend finalement le plus, c'est sa capacité à allonger les bras sans donner l'impression de forcer, avec une belle disponibilité. Mais la pluie s'est malheureusement invitée trop vite pour jouer avec les 125 chevaux de la version libre et n'a pas facilité le travail des photographes. Malgré tout, la Honda CB1000R colle la banane sous le casque, que ce soit en entrée de virage grâce sa vivacité et la douceur de sa partie-cycle ou en sortie, quand le moteur laisse s'exprimer tout son potentiel.
Laissant à la Fireblade le soin de chasser les chronos, la Honda CB1000R nourrit d'autres ambitions qu'elle affiche tout aussi clairement. Arrivée avec au moins deux années de retard sur un créneau où la bagarre fait rage, elle a sans aucun doute les capacités pour chasser la plus haute marche du podium des meilleures ventes... Disponible en quatre coloris dont le "vert métallique Dragon" de notre modèle d'essai, cette moto risque bien de faire tourner bien des têtes des motards dès le mois de juillet. Même s'il ne faut plus l'appeler Hornet, nul doute qu'elle va apporter beaucoup de piquant aux prochains comparatifs.

 

source de l'essai motostation.com